
Ce samedi 31 octobre se terminera notre consultation sur le plan d’urgence vélo afin d’en faire un bilan et d’ajuster ce que vous estimez nécessaire de modifier. Nous avions souhaité déployer ces 10 kilomètres d’aménagements cyclables pour prévenir la saturation des transports en commun à la rentrée et réduire un potentiel report de la fréquentation du réseau TBM vers la voiture (sous l’effet de la crainte du coronavirus). Qu’en est-il vraiment ? Nous disposons de deux types de données pour évaluer ce plan:
● Des données quantitatives issues de comptages menés par une entreprise spécialisée sur la rue Lamartine et la rue Pierre Noailles
● Des données tant quantitatives que qualitatives menées dans le cadre d’une enquête qui s’est déroulée la semaine du 14 au 18 septembre de 7h45 à 9h45 auprès de 73 cyclistes.
A- Combien d’usagers empruntent les nouvelles pistes cyclables temporaires ?
Deux comptages visuels (par des personnes présentes sur place) ont été réalisés par un prestataire de Bordeaux Métropole sur deux axes: la rue Lamartine (à l’angle avec la rue de Suzon) et la rue Pierre Noailles (entre les deux giratoires, face à l’IMS). Ils font état du succès de l’opération avec des chiffres de fréquentation importants et à l’image de la croissance du nombre de cyclistes enregistrée sur le territoire métropolitain.
854 cyclistes recensés rue Lamartine

Le 17 septembre, un comptage a été effectué de 7h à 11h puis de 15h à 19h. Sur ces 8 heures de comptage, 488 cyclistes (+ 47 utilisateurs d’engins de déplacement personnel: trottinettes, skates, gyropode…) ont été relevés. Pour estimer ces données sur 24 heures, il faut appliquer un coefficient de 1,75 à ces données ce qui nous donne un total estimé sur la journée de 854 cyclistes.
Il apparait que dans le sens sud => nord l’ensemble des cyclistes circulaient sur la piste cyclable temporaire (à l’exception d’un cycliste recensé sur le trottoir) alors qu’un cycliste sur 5 circulaient sur la chaussée (et 4 sur 5 sur la piste cyclable temporaire) dans le sens nord => sud. Une amélioration du marquage semble donc indispensable pour améliorer la visibilité de la piste.
677 cyclistes recensés rue Pierre Noailles

Un comptage effectué sur 8 heures le 10 septembre de 7h à 11h et de 15h à 19h fait état d’une fréquentation de 387 cyclistes (+19 engins de déplacement personnel) soit 677 cyclistes sur 24 heures après application du coefficient de 1,75.
B- Qui sont les cyclistes empruntant la rue Lamartine ?
Des entretiens ont été réalisés par un prestataire de Bordeaux Métropole dans la semaine du 14 au 18 septembre pour mieux connaître les cyclistes usagers de la nouvelle piste cyclable de la rue Lamartine. 73 entretiens auprès des cyclistes et des usagers d’engins de déplacement personnel (EDP) ont été réalisés. Les enseignements sont nombreux:
1- Le profil des cyclistes
Les cyclistes sont très majoritaires face aux utilisateurs de trottinettes, gyropodes…
92% des entretiens ont été réalisés auprès de cyclistes contre 8% auprès d’usagers d’engins de déplacement personnel.

Davantage de femmes que d’hommes ont été recensés


Les 30-44 ans représentent 40% des cyclistes et usagers d’EDP de la rue Lamartine

2- Un report modal important au profit du vélo
19% des cyclistes prenaient la voiture avant le confinement, 11% prenaient les transports en commun
Près d’un cycliste sur 5 (19%) a laissé sa voiture au profit du vélo pour effectuer ce trajet tandis que 11% des cyclistes rencontrés se sont reportés des transports en commun au vélo. Il s’agit d’un chiffre encourageant car nous avions justement voulu la mise en place de ce plan vélo pour freiner le report vers l’automobile et pour désaturer les transports en commun afin de limiter les risques de propagation du virus dans des trams et bus bondés.

41% des usagers ont changé d’itinéraire pour emprunter les pistes cyclables temporaires

3- Motifs de déplacement, fréquence de circulation et distance parcourue
62% des cyclistes utilisent les pistes pour se rendre sur leur lieu de travail, 18% pour se rendre sur leur lieu d’études
Les « vélotafeurs » sont très majoritaires sur la rue Lamartine avec 62% de personnes rejoignant ou revenant de leur lieu de travail. Le taux d’étudiants (18%) reste relativement faible sur la rue Lamartine. Il aurait été certainement plus élevé sur la rue Pierre Noailles.

67% des cyclistes se déplacent tous les jours

71% des cyclistes font un petit trajet (moins de 5km)

Cette politique prend aussi tout son sens lorsque l’on prend connaissance de l’étude réalisée par le CE Delt qui évalue le coût financier annuel de la pollution de l’air à Bordeaux à 728€ par habitant. Continuons à nous mobiliser pour un cadre de vie plus agréable et respectueux de notre environnement et de notre santé !